La brise me ballotte en tous sens .. [Libre au premier]

Il faisait plutot beau dehors, en cette saison. Le vent ne sifflait pas contre la taniere des guerriers, empechant le repos de ces derniers. C'est sans doute pour cela que la moitié n'était pas encore levée malgré le fait que le soleil avait commencé a éclairer la vallée. C'était la premiere fois, depuis tres longtemps, que Flocon de Neige avait fait une petite grasse matinée.

Il était déja sept heures, mais personne n'avait bougé dans les tanieres, sauf les mentors dont les apprentis avaient à faire ailleurs. La petite chatonne n'étant de ceux ci, se prélassait sous un rai de soleil formé par un trou dans le plafond. Trou unique qui empechait l'imperméabilité de la tanière. Elle décida alors de faire une bonne action. Dans les jours à venir, elle réparerait cette faille avant la froide saison.

Finalement, le prélassement fut de courte durée. Au dehors, un corbeau croassa, signe d'un cadavre a proximité. Quelque chose s'était produit non loin d'ici. Flocon savait qu'il fallait qu'elle reste ici sagement, comme tous les petits de son âge. Surtout ne pas aller voir ce qui se passait la bas. Et pourtant ..

Sans demander son reste dans la tanière, elle se leva, et alla s'asseoir a l'entrée.

Lentement, elle s'étira, allongeant au passage tous ses muscles, tirant ses pattes antérieures loin devant elle. Les yeux mi clos, elle apprécia ce moment divin, avant de se rasseoir, prenant un petit bain de soleil avant de partir en patrouille, toute pimpante, fière de se prendre pour la guerrière qu'elle n'était encore. Ce fut le bruit d'une branchette qui se brise à sa droite qui attira son regard et son attention. Qui venait ?

~ Larme Dorée ouvrit brusquement les yeux. La respiration hachée, il tenta d'identifier l'endroit où il se trouvait. Il se leva à moitié, plissant les yeux pour les habituer à l'obscurité ambiante, et la réponse lui parvint lorsqu'il vit les silhouettes endormies des Guerriers du Tonnerre. Il poussa un soupir et retomba sur la litière de mousse. Mais impossible de se rendormir.. Dès qu'il baissait les paupières, d'horribles images surgissaient. Il ne parvenait absolument pas à identifier son cauchemar, mais il avait la certitude de ne plus pouvoir retrouver le sommeil. Il s'étira longuement, se concentrant sur chacun des muscles de son corps, tout en évitant de bousculer un chat assoupi. Puis il fit la toilette minutieuse de son pelage emmêlé et collé par la sueur. Lorsqu'enfin il eut fini, Larme se sentait déjà mieux. Il fit quelques pas en direction de la sortie, zigzagant entre les corps inanimés, puis il remarqua que quelque chose clochait. Mais quoi ? Larme fronça les sourcils, puis secoua la tête. Il préférait répondre à l'appel urgent de son estomac plutôt que de perdre son temps à des réflexions absurdes. Il sortit enfin à l'air libre et emplit ses poumons de l'air frais de l'aube printanière. Le ciel était toujours bleu foncé, et les étoiles brillaient de mille feux. Cependant, une légère ligne pâle embrassait l'horizon. Il ne devait être que six heures et demi du matin.. Le Lieutenant frissonna, et, soudain, réalisa deux choses : le vent soufflait étonnemment fort et il avait dormi dans la mauvaise Tanière. Mais oui, voilà le détail qui clochait.. Il aurait dû passer la nuit dans son Antre, près de celle d'Etoile Cendrée. Tant pis.. Son ventre émis un gargouillis sonore pour le rappeler à l'ordre. Larme grimaça, s'ébroua et partit en trottinant vers le tunnel d'ajoncs, en quête d'un petit déjeuner.

~ Larme revint une demi-heure plus tard, traînant ses deux prises derrière lui. Il déposa un campagnol sur le tas de gibier et emporta l'autre dans sa Tanière pour la déguster. Aussitôt dit, aussitôt fait : il ne resta de la proie au bout de quelques minutes qu'un tas d'os et de poils. Le Lieutenant fit une nouvelle toilette, plus rapide, pour se débarrasser du sang qui tachait son poitrail et sa gueule. Puis, pensant à la longue journée qui l'attendait, il ferma ses yeux d'ambre et inspira longuement avant de sortir de sa Tanière. Ses pas le dirigèrent automatiquement vers le pied du Promontoire pour y donner ses ordres de patrouille et missions de chasse. Mais tout le Clan dormait profondément. Le Guerrier balaya la cour du regard et s'arrêta sur une petite tache blanche qui émergeait de la Pouponnière. Son manège de "regardez-moi-je-suis-une-guerrière-impressionnante" le fit sourire. Il aimait bien cette petite boule de poils immaculée au caractère bien trempé. Perdu dans ses pensées qui dérivaient de la petite Flocon à son agencement de patrouilles, il fixait des ses yeux d'or en fusion la chattonne, l'air absent.

» Petite Brise **
» A la chasse ! [Libre]